La suite au Burkina

Publié le par Aquaba

Ainsi nous sommes toujours au Burkina Faso (« le pays des hommes intègres »), à Ouagadougou, ouaga pour les intimes. De ce qu’on a pu en voir, c’est une ville très énergique, bruyante et fatigante, à base d’armées de deux roues qui sillonnent la capitale de part en part, esquivés par les vieux taxis vert pomme qui y pullulent.

On y a enchaîné quelques rdv, un peu plus laborieusement qu’au Mali ou au Sénégal. On a eu droit, comme au Maroc, à l’exigence de la fameuse lettre de recommandation de notre école (ou de notre ambassade, ou de l’Agence Française pour le Développement). Mais on a quand même pu tout de même entendre parler de quelques idées intéressantes (qui n’intéressent probablement pas les lecteurs de ce blog), notamment le concept d’assainissement total, où aucune subvention n’est versée. On commence d’ailleurs à se poser des questions sur l’utilité véritable (et les effets pervers) d’un système d’aide qui dure depuis des décennies, mais qui visiblement n’a pas véritablement abouti au développement flagrant du pays.

Pour revenir à des choses plus sérieuses, nous avons le regret de vous annoncer que Ben s’est fait subtiliser son magnifique T-Shirt vert fluo « INCA COLA, LA BEBIDA DEL PERU » que ses amis lui avait gentiment rapporté du pays andin. C’est scandaleux, mais bon c’est l’hôtel le moins cher qu’on ait trouvé. Ce qui gênant c’est que Ben voyage avec peu d’affaires (2 T-shirt ; 1,5 pantalons ; 3 paires de chaussettes qui puent & 1 caleçon). Alors depuis bientôt 4 mois on le voit se balader avec les mêmes fringues, ça va pas arranger les choses.

On est aussi allé voir un site pas loin de Ouaga, un site de roches granitiques où des artistes du monde entier s'en sont donné à coeur joie... c'est beau.
(l'oeuvre ci-dessus se nomme de la mère à la grand-mère, c'est rigolo)

Bref, pour le week-end nous avons mis le cap sur Tiébélé, petit village tout au Sud, pas loin du tout du Ghana. C’était cool, on a passé la soirée avec Bernard (« mais vous pouvez m’appeler Nanard) et quelques autres, dont surtout Hervé le griot du village, Hervé l’artiste, Hervé le sentimentaliste. Nous avons donc été bercé sous les étoiles par les chants d’Hervé, ainsi que par le PATACAISSE (je suis pas trop sûr de l’orthographe), une sorte d’alcool de palme local qui fait mal au crâne. On a aussi découvert (sans goûter bien sûr)  les poches d’alcool (ex : 2 cl de gin). On connaissait déjà les poches d’eau, bien pratiques et économiques par rapport aux bouteilles, mais qui laissent un sale goût de chlore dans la bouche.


A Tiébélé on a également fait un petit tour en vélo jusqu’à la mare aux crocodiles sacrés. Cette mare est assez impressionnante.

La théorie : un type, qui peut être à 50 mètres de la mare, chante pour les crocodiles, en demandant aux ancêtres de bien vouloir sortir. Un des animaux sort, le rejoint, et mange le crapaud qui lui est tendu.

La réalité : il y a bien une chanson, au bord de l’eau, et au milieu de la mare si on a de la chance on peut fugitivement apercevoir un œil qui sort et re-rentre aussitôt. En fait pendant la saison sèche les crocodiles sont dans une autre mare, à 5 km d’ici (ou 100, je suis pas sûr d’avoir bien compris). Ils migrent pendant la saison des pluies (parce que quand il pleut ils peuvent se balader peinard) pour venir ici. Là il avait pas trop plu, et le morceau qu’on a vu appartient à un résident permanent, qui a pas l’habitude de migrer ou de se montrer (un peureux). Retour en vélo sous un soleil suffisamment fort pour faire éclater une roue du vélo de Benjamin. On a également vu une sorte de mine d’or, qui donne pas envie d’être mineur ou fils de mineur. On est aussi rentré dans une cour (une sorte de grande concession familiale groupée autour d’une cour) impressionnante. Les maisons ont différentes formes selon les occupants : carré pour les jeunes couples (considérés comme tels jusqu’à 70/75 ans), rond avec un toit en paille pour les célibataires, en forme de huit pour les vieux. Dans la maison des vieux l’accès est fait de telle sorte qu’une bête sauvage ou un ennemi ait beaucoup de difficulté pour rentrer, il faut se faufiler, se contorsionner et se cogner un peu partout. Les vieux du coin sont souple. Et il y a plein de chouettes dessins sur les murs. Précisons que la famille résidant ici compte 122 membres en son sein, ce qui est honnête.

 

Retour à Ouaga, et là on croise une fois de plus Benjamin. Benjamin c’est le grand voyageur qu’on a rencontré une première fois au Sénégal, puis à nouveau au Mali, où il nous avait accompagné jusqu’en pays Dogon. Nous l’avions quitté alors qu’il partait pour Tombouctou, et c’est lui qui a envoyé un commentaire sur le blog récemment, racontant comment son guide avait essayé de l’empoisonner en plein désert (on a eu le droit aux détails, c’est assez folklo).

 Et donc une fois de plus on se retrouve, cela tiendrait-il du miracle ? En vérité ce miracle s’explique en quelques mots : Guide du Routard. Nous suivons les mêmes pays, et logeons généralement dans l’auberge la moins chère du guide dans chaque coin où on s’arrête. Alors certes la prolifération de ce guide a tendance a beaucoup uniformiser les voyages, mais le côté positif est qu’il permet de croiser de temps en temps des têtes connues (et aussi de trouver facilement un logement correct et pas cher dans toutes les grandes villes, ce qui est très séduisant).


A part ça Ouaga est la ville du cinéma, donc on est allé trois fois au cinéma, et nous avons vu : une grosse daube américaine (le royaume), une petite daube américaine (trouble jeu), et un film sénégalais sur l’excision (moogabe ?), projeté au cours d’une soirée hommage au réalisateur. C’était bien, divertissant et instructif. Mais le public africain rigole un peu pour tous les moments forts (exemple : le mari bat sa femme devant tout le village), du coup des fois ça m’a un peu perturbé.

Nous avons quitté Ouaga mardi, après avoir fait nos adieux à Benjamin (il rentre en France), direction Sabou, pour y passer une nuit et y assister au sauvetage de la France à l’euro (et oui, Ben nous force à regarder le foot).

Je m’arrête là, la suite de nos aventures une prochaine fois, mais sachez juste que contrairement à toute attente nous avons à nouveau retrouvé Benjamin II.

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M
génial.... encore,encore...merci
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M
Vous nous reprochez qu'on laisse pas de commentaires mais en même temps, il n'y a pas beaucoup de nouveaux articles à se mettre sous la dent...<br /> Alors j'en laisse un parce que je suis une fille sympa! Bisous à vous 3
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T
J'aime beaucoup ces oeuvres, pourrez-vous m'en rapporter une SVP ?<br /> <br /> Bises et tchao bybye
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B
et oui et oui, inséparable ! mais si on se croise au Togo, y aura quand même un hic mais sait on jamais inch allah....d'ailleurs, j'ai faim on va pas tarder à aller manger(j'espere) et y a Ben qui telephone à son maïs...
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